Où va la CGT ?
A la différence du blog, ce forum ne fonctionnera pas sans la participation active des membres.
Donc à vos plumes, c'est à chacun(e) d'intervenir et de faire vivre le débat !


Alors, 67 inscrits sur le forum et si peu de débats ???
Il y a un problème ?

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Où va la CGT ?
A la différence du blog, ce forum ne fonctionnera pas sans la participation active des membres.
Donc à vos plumes, c'est à chacun(e) d'intervenir et de faire vivre le débat !


Alors, 67 inscrits sur le forum et si peu de débats ???
Il y a un problème ?
Où va la CGT ?
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Où va la CGT ?

Forum associé au blog Où va la CGT ? pour débattre de tous les sujets liés au syndicalisme de classe, à la lutte contre la CFDTisation de la CGT

-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Sur une orientation de classe dans les syndicats

+6
dédé
Arthur
PJ49
Nico
Eugène
Lili
10 participants

Aller à la page : 1, 2  Suivant

Aller en bas  Message [Page 1 sur 2]

Lili



Comme Eugène, et d'autres, j'en ai marre des donneurs de leçons, des "purs ouvriers révolutionnaires" qui ne cherchent pas à débattre pour avancer, mais qui systématiquement critiquent sans rien proposer d'autres que des appels incantatoires à la construction d'un "vrai" parti communiste. Débattre, cela n'a rien à voir avec le fait de traiter des camarades réellement engagés dans la lutte des classes de petits bourgeois, surtout quand on ne les connait pas! Par tous ces commentaires relatant les luttes auxquelles il participe, PJ49 m'a bien davantage appris que les longues tirades de métallo. Et d'ailleurs, c'est quoi un petit bourgeois, à part pour certains militants l'insulte suprême lorsqu'ils n'ont pas grand chose à proposer???? D'après métallo, il faudrait peut être qu'on écrive tous notre pédigrée, et notre arbre généalogique, au cas où certains ne seraient pas de purs ouvriers....Et on en fait quoi de tous ceux qui ne sont pas ouvriers, mais de simples prolos, voir même de certains petits bourgeois qui sont engagés dans la lutte des classes???? métallo critique la lutte purement économique, ce avec quoi je suis d'accord, (et je ne suis pas la seule), nous sommes plusieurs à vouloir construire un parti, mais pour l'instant, on n'en a pas, et pour moi, même si les Marx, Lénine, Mao et bien d'autres révolutionnaires nous ont permis d'avancer dans notre compréhension du monde, cela n'empêche qu'aujourd'hui, il reste beaucoup de chose à construire et à inventer. Et pour cela, il faut partir de situations et d'analyses concrètes!!!

Enfin, bref, tout ça pour dire que si la création de ce forum est une très bonne chose, il va falloir qu'on relève un peu le niveau et qu'on ne se trompe pas de sujet!

Honnêtement, je ne sais pas si aujourd'hui, il est encore possible de créer un courant de classe dans les syndicats, car l'opposition, si elle existe, reste minime, éparpillée, désorganisée, bref, il n'existe même pas un embryon d'organisation. Et d'après mon expérience du forum de classe et de masse, je crois que cette organisation ne peut pas prendre naissance hors des luttes, sans une réelle pratique commune. On a essayé de se mettre d'accord avant, de débattre entre nous, on a rédigé de chouettes motions, mais après, plus rien, certains on préféré suivre les réformistes radicaux qui au final ont tout foutu en l'air, et on se retrouve à la case départ.
Alors une orientation de classe, je me demande c'est quoi??? le dernier article sur le blog est certes intéressant, il donne des billes et guide pour la pratique, mais lorsqu'on est tout seul, ou si peu, à défendre ces positions face aux réformistes, comment on fait?
La plupart des prolos ou ouvriers avec qui je milite ne sont ni d'authentiques réformistes, ni d'authentiques révolutionnaires, ils sont bourrés de contradictions dans les positions qu'ils défendent. Ils peuvent tout à fait rompre avec le réformisme, mais je ne sais pas s'ils peuvent le faire tant qu'ils sont si bien encadrés et dirigés par d'authentiques bourgeois tels que Thibault et ses potes!
Alors je ne sais plus trop comment on doit s'y prendre, et c'est de ça que j'ai envie de discuter sur ce forum. Pour moi, même si le débat doit rester centré sur la construction d'une orientation de classe, d'autres expériences de luttes sont très enrichissantes, elles permettent de réfléchir à d'autres formes d'organisations, et sur ce point je ne suis absolument pas fermée.
Lili

Eugène

Eugène

Tentative de commentaire (réponse ?) sur le post de Lili.

Pour moi, on vit une époque de grande confusion. Une époque de révoltes, mais où les gens sont perdus, sans perspective. Cela, il faut se le rentrer dans le crâne pour savoir combattre l'impatience que nous avons toutes et tous chevillée au corps.

Première chose : l'heure est à participer à la révolte, bien sûr, mais l'objectif n'est pas d'exciter la révolte, mais d'aider à y voir clair dans la confusion.

Donc, première conséquence, évidente : participer à la révolte. Sans lien aux masses, le reste est du baratin, voir Metallo. Donc, la ligne de masse. Quand on est dans une grosse entreprise, c'est le plus souvent le syndicat, mais pas obligatoirement. En usine, ce sera le plus souvent la CGT, mais pas obligatoirement. Mais ce peut-être dans un quartier (association de parents d'élèves, associations de locataires, associations de femmes etc.). Où dans des collectifs particuliers (soutien aux sans-papiers).

Deux choses à souligner : le lien aux masses, c'est direct. Attention aux collectifs bidon qui regroupent le peloton de militants petit-bourgeois polyvalents qui jouent les experts en permanence (on connaît tous cela par coeur). Donc, il faut que les masses soient là, et prennent leurs affaires en mains. Attention aussi aux structures pré-bureaucratiques qui regroupent des camarades, mais pas forcément liés aux masses, et qui tentent de trouver par là une activité qu'ils n'ont pas par ailleurs : Collectifs jeunes, UL et autres. Je ne crache pas dessus, d'accord ? Je dis attention. Et je sais bien qu'il y a un problème spécifique des camarades des petites boîtes qui ne peuvent rien faire et trouvent là un cadre collectif pour avancer, c'est bien clair. Mais s'il n'y a pas de lien aux masses, c'est factice. Enfin, c'est mon point de vue.

Deuxième chose, c'est la priorité au travail ouvrier et prolétaire. Bon, moi je veux bien que quand on répond à Metallo on nuance, mais quand même, il faut choisir ses cibles : la petite bourgeoisie radicalisée, on connaît cela depuis des décennies, et ça donne le NPA ! Non, c'est les prolos avec qui on doit travailler.

Ensuite, quand on participe à la révolte, notre rôle (enfin celui que je conçois, vue de ma fenêtre, bien sûr Very Happy ), c'est d'aider à clarifier la confusion. C'est à dire donner un sens à la révolte, ce qui suppose de savoir dans quel sens on veut aller. D'où bien sur le lien entre la lutte des classes et le projet politique.
Pour ce qui est du domaine syndical, et encore plus étroitement de la CGT, c'est le rôle du blog. Mais d'une certaine manière, il y aurait plein d'autres blogs du même type à faire... On n'en connaît pas beaucoup !

Reste la dernière question, la convergence de ces révoltes, clarifiées en conscience. (vous avez vu la formule, trop fort, non ?). Et là, franchement, aujourd'hui, je suis incapable d'avoir une idée. Car la confusion règne. Car les révoltes sont éparpillées, localisées, et d'ailleurs maintenues dans l'éclatement.
Regarde : partout des licenciements, des dizaines d'entreprises concernées, et pas un mouvement d'ensemble, on croit rêver, non ? Idem chez les sans-papiers, le mouvement n'a pas réussi à éclater le carcan de la conf' et à se répandre partout ?
Je pense que quelque part, la situation n'est pas "mûre", les contradictions objectives et subjectives ne permettent pas encore de dépasser cette limite.
D'où une frustration énorme, l'impatience, la recherche de nouvelles solutions...

Comme le disait je ne sais qui, la principale qualité d'un révolutionnaire, c'est la patience.
Bon voilà pour l'instant, je patiente, je réfléchis encore, mais ce n'est pas une conclusion, ni une résignation !

Lili



Merci Eugène pour cette réponse, c'est clair et je suis d'accord sur pas mal de chose. Après, tu commences à me connaître, j'ai aussi des critiques! Bon, ça risque d'être un peu confus, mais j'essaye quand même.

Tu parles de patience, OK, mais attention, l'argument du long et patient travail militant parmi les masses a amené pas mal de groupe d''extrême gauche à se scléroser complètement, à végéter, et au final à disparaître. Et ces groupes justifient également leur dépérissement par le fait que les conditions objectives et subjectives ne sont pas réunies, que les masses ne sont pas prêtes, etc....

Je ne pense pas être plus impatiente que toi, je m'interroge juste sur la validité des tactiques adoptées par les militants révolutionnaires et en particulier dans les pays impérialistes comme le nôtre.
Quelle organisation prolétaire avons nous réussi à construire depuis plus de trente ans? Combien de prolétaires avons nous réussis à organiser?Quel bilan tirons nous de l'implication dans la CGT ou plus généralement dans les confédérations réformistes? Apparemment aucun, puisqu'on continue...

La priorité est au travail ouvrier et prolétaire, je n'en ai jamais douté, et c'est ce que je fais, mais tu ne peux pas nier que la plupart des militants d'extrême gauche et pas seulement au NPA ne sont pas des prolos et que ça pose pour le coup certaines contradictions!
Ils ne partagent ni leurs conditions de vie, ni leurs conditions de travail, et il ne suffit pas de le dire ou de l'écrire pour que ça se fasse!!!

Sur le lien aux masses, tout à fait d'accord avec toi, seulement je constate qu'il y a toute une partie des masses, et en particulier les chômeurs, les immigrés, les jeunes des quartiers, (j'en oublie surement) auxquels beaucoup de militants ne s'intéressent pas.
Sans parler qu'ils méprisent souvent tout le travail d'éducation, et d'instruction, qui pourtant fait parti intégrante de celui des militants.
C'est sur qu'après ils peuvent toujours regretter que les travailleurs ne soient pas assez avancés, ou combattifs, quand ils sont aussi exploités et aliénés.

Tu parles de structures pré bureaucratiques pour les UL, les collectifs, mais c'est quoi alors les syndicats? Il me semble que pour le coup, même dans les grandes boites, la plupart ne sont pas pré mais carrément bureaucratiques!!!!!

Je fais partie d'un collectif interpro au sein de la CGT, nous avons dernièrement organisé une soirée débat autour d'un film sur la précarité dans un quartier, on a pris contact avec les assoc, collé, diffé, fait tout le travail de préparation, pas mal de monde devait venir. Résultat: personne à part une poignée de militants CGT et une dirigeante d'assoc..
Je sais que c'est tout à fait normal, on ne peut pas s'attendre à ce qu'il y ait foule pour la première, et ça veut dire qu'il va falloir faire un réel travail de terrain. Mais à part les assoc aujourd'hui, et peut être quelques militants, qui fait ce boulot? Ca devrait pourtant aussi bien faire parti d'un travail politique que syndical. Alors pas étonnant après que quand on essaye de faire ça à toute petite échelle, on a un peu de mal à se lier aux masses qui ne nous reconnaissent pas, et elles ont raison!

Sur la convergence des révoltes, OK pour l'instant c'est pas terrible, mais je ne sais pas si c'est comme tu dis parce que les travailleurs sont perdus. Au contraire, il me semble que beaucoup n'attendent que ça. Mais vu que les militants de classe ne sont pas organisés, qu'ils se fondent parmi les réformistes et qu'ils sont incapables d'impulser une organisation indépendante d'eux, comment cela pourrait il se passer autrement?

La question est donc bien, comment faire avancer les consciences? Et je crois que pour cela, il faudrait peut être qu'il y ait une véritable rupture, que ce soit sur le plan politique, syndical ou organisationnel d'avec les réformistes.
Et je le dis et le redis, pour moi, il faudrait surtout que les militants de classe osent faire de la politique autrement, osent s'affirmer et se remettre en question. J'ai vraiment l'impression de tourner en rond depuis quelque temps et l'impression aussi qu'on a du mal à avancer dans notre réflexion.
Quand je lis les commentaires de PJ49, je trouve que c'est un camarade qui pose beaucoup de questions intéressantes, qui a une analyse assez fine, et qui pour le coup n'a pas peur de remettre pas mal de chose en cause. En tout cas, moi ça m'interroge!
Lili

4Sur une orientation de classe dans les syndicats Empty "Que faire" comme je le vois Mar 19 Mai - 9:26

Nico



Je m’excuse pour mon francais mais ce n’est pas mon langue maternelle….

Mois je crois, non je suis convaincu, qu’on dois premierement choisir son position de classe. C’est un peux que Eugène dis: “participer aux luttes”. Oui mais d’un position de classe bien précis: celui d’un membre du classe prolétaire (mondiale parce que la classe prolétaire est UNE).
Alors on SENT, on VI, la necessité de briser l’imperialisme.
On se réalise que, pour nous, les travailleurs en Europe, on fais notre tache internationaliste (contribution aux travailleurs en Congo, Iraq, Palestine, Afganistan,…..) ET on réalise notre plus importants interets (donc pour nous meme!) quand on lutte pour briser l’état capitaliste des monopoles avec leur marché INTERIEURE en Europe mais leur aspiration “coloniales” EXTERIEURE) - Union Européenne….. Et en fais les “gouvernements “ des “pays-membres” forment un niveau “régionale” de l’ état Union Européenne.
Donc la tache d’ un travailleur ‘d’avant garde –comme moi je le vois- est de tous faire que la classe ouvriere s’organise dans une grande organisation de lutte de masse Européenne (comme illustration: un peux comme les Soviets qui était une organisation plus que seulement syndicale….), pour par example dans le combat contre les privatisations se battre pour un expropriation de tous les entreprises “nationales” dèja privatisé en Europe, pour contruire UNE entreprise publique Européenne (d’energie, de poste, de transport public, ….) sous controle de par example un parlement Européenne choisis, qui travaille, qui décide en qui controle, ET avec dissolution des tous les commissions et conseils installé loins du controle populaire.
Naturellement pour remplire c’est tache les travailleurs d’avant garde en Europe doiven s’ organiser en une parti d’avant garde…. Donc une partie communist Européenne avec une programme de révolution en Europe et l’ installation du économie de plan socialiste en Europe….
Voila c’est mon contribution dans ce débat.

Mais en tout cas je trouve trés bien le blog “ou va le CGT” dans le mesure qu’il travaille pour een mouvement de lutte qui dois “renouveller” et “révolutionarisé” les syndicats existants, un mouvement qui dois etre fait par la masse de travailleurs, encore membre de ces syndicats mais devenant de plus en plus concient qu’ EUX forment les syndicats et pas des functionaires INSTALLE hors du controle des membres et meme pas chosis par ces membres.
En mon pays, le Belgique, il existait dans les années fin ’90, autour du délégation de Forges de Clabecq (avec Roberto D’Orazio et Silvio Marras) une commencement d’ un “mouvement de renouveau syndicale”….

PJ49



Une réflexion que me suggère ces commentaires de Lili et surtout d'Eugène.
J'ai l'impression quand vous parlez des "masses" que vous évoquez plus un animal inconnu voire dangereux à domestiquer que des gens bien vivants, différents les uns des autres, aimants, haïssants, bref des gens, quoi!
ça m'a toujours posé problème avec les militants (qui en fait souvent des limitants et plus grave des auto-limitants).
On y retrouve l'influence du "que faire" de Lénine et son parti extérieur au Prolétariat qui imprègne et déforme, peu ou prou, la conscience des dits militants; peut-être que c'est pour çà que je ne me sens pas vraiment "militant"; seulement un être humain qui se bat aux côtés d'autres êtres humains, ouvriers ou pas, pour un autre devenir.
Ces masses dont vous parlez, j'en suis et pleinement! je ne suis pas économiquement, socialement, politiquement KORRECT! ça m'est arrivé de faire un tiercé avec des potes de chantier et de me bourrer la gueule après le boulot, n'en déplaise aux curés de LO; peux donc pas être un vrai militant.
Je crois qu'une partie de votre problème vient de là; vous vous excluez de votre classe; nous pourrions disserter à perte de vue sur ce qu'est un prolétaire. Le prolétariat c'est d'abord une classe et la seule révolutionnaire jusqu'au bout; on peut être communiste sans être ouvrier et ouvrier sans être communiste mais plutôt difficile d'être révolutionnaire sans être de la classe porteuse de cette révolution et çà, ça n'a rien de sociologique!
Huey Newton des "Black Panthers" aimait à rappeler cette évidence: " Comment faire partie de la solution quand on ne fait pas partie du problème???"
Alors cessez de vous prendre la tête (d'autres en jouissent et se croient supérieurs, on a les plaisirs pervers qu'on peut!) et de vous "penser" extérieurs à ces "masses"; une des forces des bureaucrates est de l'avoir compris depuis longtemps et d'en jouer dans le style démago.
Je, Lili, Eugène sommes ces "masses"; dans notre volonté de changer les choses, nous sommes les poissons qui ont sorti la tête hors de l'eau pour voir comment c'était "ailleurs" et qui avons appris et continuons d'apprendre pour le faire;
Je, Lili, Eugène sommes ces "prolétaires qui monteront à l'assaut du ciel" et faudra qu'ça passe ou qu'ça dise pourquoi!
Je ne peux pas être d'accord avec toi (et avec Lénine par la même occase); la patience n'est pas la première des qualités du révolutionnaire (pour moi ce serait plutôt la queue du peloton et ça fait quarante ans que ça dure!).
Je dirai plutôt la lucidité: lucidité de ces rapports au monde qui l'entoure, lucidité sur les autres, lucidité sur lui-même et surtout, surtout, lucidité de ses rapports aux autres; -pj49-

6Sur une orientation de classe dans les syndicats Empty Les masses, j''''en suis Mar 19 Mai - 16:23

Eugène

Eugène

Non PJ, si c'était cela, serait trop simple. Si tout le monde était à égalité, l'affaire serait déjà réglée en quelque sorte.
Nous (toi, moi, Lili, les autres) faisons effectivement partie des "masses", ça, c'est sur, ou du moins, nous essayons.
Mais "les masses" ce n'est pas une grande foule égalitaire. C'est un ensemble complexe avec une avant-garde, un centre, des éléments arriérés - oui, arriérés, je le dis sans point de vue moral. Et c'est ce que nous constatons tous les jours, au boulot, qu'il y ait lutte (où c'est nettement plus visible) ou pas. Un se divise en deux, disait Mao, c'est la base de la dialectique. Et le monde uniforme n'existe pas, il est constitué d'une multitude de contradictions enchevêtrées.

Dans la lutte des classes, il y a toujours une avant-garde (pas auto-proclamée, on est d'accord, une avant-garde de fait), ceux qui comprennent mieux, qui voient les enjeux, qui voient comment il faut avancer, éviter les pièges etc. Et il y a aussi les hésitants, les craintifs, ceux prêts à trahir, les réformistes. Le but, notre but, est de savoir regrouper cette avant-garde de lutte (qui elle-même se redivise entre politisés ou non, etc.), dont nous faisons partie, pour entraîner le centre, lui donner confiance, former de nouveaux militants, et isoler la fraction la plus arriérée, celle qui tire en arrière et qu'il nous faut empêcher d'influencer la masse.
Alors, cela ouvre une nouvelle discussion sur la contradiction entre avant-garde et masses. Mais cette contradiction, elle existe, que tu le veuilles ou non, et pour toi aussi dans les luttes où tu participes.

Franchement, tu n'arriveras jamais à me faire croire que toi, PJ49, tu es à égalité avec la masse des autres combattants. Que tu recherches cette égalité, que tu luttes pour réduire la contradiction, bien sûr ! Mais elle est là, et il ne sert à rien de le nier : toute la question est d'abord de reconnaître la contradiction pour savoir la combattre.
Moi, je ne suis pas libertaire ou anarchiste (cela dit sans vouloir offenser les camarades qui se revendiquent de ce courant), je reconnais cette contradiction, que tout le monde n'est pas à égalité, la nécessité de dirigeants (oui, de dirigeants - ce que tu es d'ailleurs, que tu le veuilles ou non, une fois de plus), et donc de leur contrôle etc.
Après, cela ouvre toute la discussion justement sur la notion de parti d'avant-garde, parti de type nouveau et donc du bilan de l'histoire...

PJ49



Je ne vois pas de contradiction entre ce que tu dis et ce que j'ai déclaré auparavant; et ce n'est pas le souci de paraître égalitaire qui m'a guidé; je connais quelques anarchistes et libertaires et le moins que je puisse en dire est que je n'ai jamais rencontré plus "élitistes" que ces gens là (encore une fois, ils ne sont heureusement pas tous comme çà!); c'est pas ceux qui disent qui sont...
Nous sommes tous baignés individuellement dans une société divisée en classes sociales et plus ou moins imprégnés de l'idéologie dominante; certains réussissent à briser ce carcan social et à s'ouvrir des espaces de compréhension mais ça ne suffit pas; nous avons chacun notre histoire, nos tragédies et nos espoirs qui ont fait notre évolution et ce que nous sommes devenus et deviendront encore; c'est pourquoi cette notion d'égalité est pipeau; si égalité il y a ce ne peut être que sur le terrain économique ou social (en termes de droits); c'est quantifiable.
Ce n'est donc pas la question de "l'égalité" qui me tracasse mais celle du devenir; Marx avait dénoncé cette notion illusoire et abstraite sans qu'il soit utile d'en rajouter.
Parler d'avant-garde tant que cette notion reste vague et non statutaire, bof, pourquoi pas; ayant oublié d'être modeste, qu'on m'y colle ne me dérange pas! idem, pour ce qui est de dirigeant.
Ce qui me dérange c'est la formalisation de ce Parti, guide du prolétariat, qui prend le Pouvoir au nom de, se substitue à; et les prolos se retrouvent marrons; et l'humanité d'un pas en avant fait deux pas en arrière comme ça été le cas en Russie.
Ce qui me dérange ce n'est pas une absence de démocratie mais un envahissement de cette démocratie qui donne toujours la plus démago ou la plus modérée des directions; je l'ai côtoyée dans les grèves et connaît malheureusement ses effets pervers et ravageurs; quand Marx disait que "la démocratie politique est, pour la bourgeoisie, la meilleure forme de gouvernement", je ne peux être qu'entièrement d'accord avec lui.
Ma définition du communisme est très simple (peut-être simpliste); c'est l'association mondiale des producteurs libres. "La fin de la préhistoire de l'humanité" selon Marx.

Alors se pose la seule question réelle, qu'est-ce que le Parti?
La question n'est pas formelle; c'est le lieu où s'associent les combattants de cette future humanité avec toutes les contradictions que cela peut impliquer à l'heure actuelle; ce n'est pas une question de savoir politique ou théorique même si ça aide à clarifier; il est présent dans toutes les luttes qui se développent comme une promesse d'avenir; vouloir le poser comme préalable à toute activité d'ampleur du prolétariat c'est mettre la charrue avant les boeufs; je crois que tous ceux qui travaillent à l'élargissement, à l'approfondissement et au devenir des luttes sont ce Parti;
pour l'instant en gestation, balbutiant, tentant d'éviter les erreurs du passé, il a du mal à se constituer comme un pôle car encore trop prisonnier de son passé; car incapable d'en analyser les erreurs jusqu'au bout; le problème de la IIIe internationale est de ne pas avoir tiré jusqu'au bout les leçons de la faillite de la IIe et du parti bolchevik. Cette reprise de Kautsky par Lénine sur la conscience de classe a entrainé en partie la longue nuit stalinienne; ne commettons pas les mêmes erreurs. -pj49-

Nico



Pj49 vous parle d’une impression:
“J'ai l'impression quand vous parlez des "masses" que vous évoquez plus un animal inconnu voire dangereux à domestiquer que des gens bien vivants, différents les uns des autres, aimants, haïssants, bref des gens, quoi!”

Cette impression, c’est peut-etre par mon style de formulation (court et peux nuancé parce que c’est une contribution dans une forum formulé assez spontane et ce n’est pas une texte longue et pensée)

Votre jugement de ‘ "que faire" de Lénine et son parti extérieur au Prolétariat qui imprègne et déforme, peu ou prou, la conscience des dits militants’, c’est a discuté parce que j’ai une autre opinon.

Je pense quand vous dites “Je crois qu'une partie de votre problème vient de là; vous vous excluez de votre classe”, que vous touche vraiment une important sujet (etre vraiment membre de la classe laborieuse, donc la position de classe, vivre, travailler, lutter ensemble, sentir physiquement en psychologique mais d' une maniere collective avec les collegues, tout les jours l’exploitation capitaliste, mais aussi se sentir uni avec tout la classe laborieuse MONDIALE)….. mais je crois que pour moi ce n’est pas le problème (a ce moment), étant ouvrier dans une usine...

Mais je suis totalement d’accord avec “Le prolétariat c'est d'abord une classe et la seule révolutionnaire jusqu'au bout; on peut être communiste sans être ouvrier et ouvrier sans être communiste mais plutôt difficile d'être révolutionnaire sans être de la classe porteuse de cette révolution et çà, ça n'a rien de sociologique!”

Mais pour le débat: avec qois que je dit vous n’est pas d’acoord?

Lili



Je suis tout à fait d’accord avec PJ quand il dit que nous nous croyons extérieurs aux masses. Cela fait d’ailleurs partie des raisons pour lesquelles je ne suis plus organisée politiquement, je ne supporte plus cette contradiction avant-garde-masse telle qu’elle est posée par les militants d’extrême gauche. Ca a toujours été assez difficile à vivre pour moi, l’impression de ne plus savoir qui je suis et pour le coup de me poser des questions qui n’ont pas lieu d’être, ou que je trouve « artificielles ».

OK, les masses ne sont pas un groupe homogène, mais l’avant-garde fait partie intégrante des masses, sinon, on se demande de quoi elle est l’avant-garde ?

Comme PJ, je me considère faisant partie pleinement des masses, je n’idéalise pas mes camarades ouvriers ou prolos, et je ne suis pas non plus socialement ou politiquement correcte, tout comme eux!
Par contre, je me rends compte que si je ne m’exclue jamais de ma classe dans ma pratique, je le fais d’un point de vue théorique. C’est d’ailleurs ce qui me bloque aussi dans ma réflexion, j’ai beaucoup moins de formation théorique et politique que PJ 49 ou Eugène, ou d’autres, mais je sais, je sens, qu’il y a des choses qui me gênent, des contradictions que je vis, que je pense, et que j’aimerais clarifier et résoudre. Et il y a plein de trucs que je remets en cause en ce moment, comme sur le parti d’avant-garde.
Lili

Arthur



Drôles de débat que ceux qui vous agitent !!!
Le syndicalisme c'est "faire".
Si cette pratique syndicale se retrouve réellement immergée dans un syndicalisme d'industrie, j'ai un peu de mal à comprendre votre questionnement.
Dans mon syndicat (BTP), adhèrent tous les travailleurs de l'industrie. Du plus diplomé (architecte, ingénieur, ...) au moins qualifié (manoeuvre). Ce grand brassage, qui rassemble toute la filière, fait d'entraide et de formation partagée est un lieu de démocratie directe qui me semble bien éloigné de vos problèmes ferrovières (qui doit conduire le train, sur quels aiguillages, dans quelles gares doit on s'arrêter, ...).
Dans quel monde vivez-vous ?

Lili



Tu ne comprends peut être pas notre débat parce que pour toi, l'ingénieur et l'ouvrier, c'est pareil, ce sont des « travailleurs »!!!!!!!
Et bien non, désolée, mais un militant de classe, qui travaille à construire un syndicalisme de classe, doit commencer par avoir une analyse de classe!

Alors c'est plutôt à toi que j'ai envie de demander dans quel monde tu vis pour dire un truc pareil?
Parce que si tu estimes qu'il n'y a pas de contradiction entre ceux qui possèdent le savoir intellectuel, et ceux qui exécutent, et que pour le coup, il n'y a rien à résoudre, pour quel monde milites-tu?

Mais bon, c'est sûr que c'est plus simple de nier les contradictions et de ne pas se poser trop de questions, même si au final, ça amène simplement à reproduire au sein du syndicat l'inégalité que nous impose ce système, sous couvert de « démocratie directe »!
Lili

PJ49



Arthur a écrit:Drôles de débat que ceux qui vous agitent !!!
Le syndicalisme c'est "faire".
Si cette pratique syndicale se retrouve réellement immergée dans un syndicalisme d'industrie, j'ai un peu de mal à comprendre votre questionnement.
Dans mon syndicat (BTP), adhèrent tous les travailleurs de l'industrie. Du plus diplomé (architecte, ingénieur, ...) au moins qualifié (manoeuvre). Ce grand brassage, qui rassemble toute la filière, fait d'entraide et de formation partagée est un lieu de démocratie directe qui me semble bien éloigné de vos problèmes ferrovières (qui doit conduire le train, sur quels aiguillages, dans quelles gares doit on s'arrêter, ...).
Dans quel monde vivez-vous ?

Bizarre car moi aussi je suis du bâtiment et je n'ai pas connaissance de conducteurs de travaux adhérent à ma fédé; mais ça n'empêche qu'un camarade par ailleurs conducteur de travaux dans une autre ville est passé au "48" et qu'il y a une quinzaine d'années j'avais de très bon rapports avec un chef de chantier militant CGT comme moi.

Encore une fois le prolétariat est une classe et non une caste et ce qui est déterminant, au delà de toute catégorisation sociologique est la pratique sociale et politique; il y a des chercheurs au CNRS qui sont beaucoup plus prolétaires que des ouvriers de chez Renault tout simplement parce qu'ils sont avant tout des précaires; çà, c'est pour les apprentis sociologues.
Le prolétariat est la classe révolutionnaire JUSQU'AU BOUT;
soit mais et c'est cela l'important mais il ne faut pas oublier ce qui est essentiel: le communisme n'est pas seulement un devenir pour le prolétariat mais pour toute l'humanité sinon quel intérêt de remplacer une classe dominante par une caste dominante; seul le Capital y gagne, l'exemple russe parle de lui-même.
"Le prolétariat en s'émancipant émancipe l'humanité entière"
Si nous ne comprenons pas dès maintenant ce mouvement qui va de la fin du communisme primitif au communisme issue de la disparition des classes sociales nous nous condamnons à n'être que des idéologues frisant l'apoplexie religieuse; ce blog nous en a fourni quelques exemples.
Ce qui détermine c'est le programme que l'individu social porte dans sa sphère de réalité non par ses paroles mais dans les faits.
J'ai eu un exemple d'intellectuel dans ma vie dont la rencontre a été déterminante et ce serait un rêve que mes camarades prolos soient aussi communistes que lui!
Encore une fois notre vision globale doit être l'union non entre classes sociales (front populaire à la Staline) ou de partis (front unique ouvrier à la Trotsky) mais Association internationale des prolétaires ET de tous ceux qui rallient leur programme tant économique que politique; cette union est dialectique, jamais acquise, souvent remise en cause et souvent renouvelée et c'est dans les mouvements sociaux qu'elle se réalise non dans des paroles. Nous aurons des compagnons de route; cela pourra être le temps d'un mouvement; cela pourra être plus durable, casser, reprendre, le mouvement de la vie, quoi! mais les gens peuvent évoluer, régresser et notre ennemi est nous même quand nous nous laissons aller à préjuger.
Le présent est gros de tous les possibles et c'est encore plus vrai pour les gens (et ça n'a rien à voir avec une quelconque "morale prolétarienne"!).
Warren Beaty (l'homme le plus riche du monde) disait récemment: "nous sommes dans une guerre de classe et cette guerre (nous les riches) sommes en train de la gagner". Il a tout compris sauf qu'ils vont la perdre ou détruire l'humanité; voilà qui devrait faire réfléchir tous les idéologues non? -pj49-

Arthur



Pour répondre à Lili,
Le syndicalisme, auquel j'adhère se fonde sur une appartenance de classe définie par la propriété des moyens de production et la répartition de la plus value.
Toi qui fait des distinctions entre l'ingénieur et l'ouvrier, expliques moi comment il se fait que tu acceptes d'être dans une organisation syndicale (la CGT si je ne me trompe) qui syndique aussi les premiers ? Dois-je alors considérer que tu adhères à une organisation de collaboration de classes ?

Pour répondre à PJ49,
Ce qui te semble bizarre ne l'est pas quand on sait que nous sommes dans deux organisations syndicales différentes: toi à la CGT Construction et moi à la CNT Construction. Nos bases sont celles d'un syndicalisme unique (industrie) alors que la CGT s'est réunifié sur celles du syndicalisme de métier puis d'entreprise.

Fraternelles Salutations Syndicalistes.

Lili



Bien sûr que je suis dans une organisation de collaboration de classe, la CGT effectivement, c'est d'ailleurs pour ça que je vais sur le blog, que je partage l'essentiel de ce qui est dit, que je m'intéresse à ce forum, et que j'essaye de participer à la reconstruction d'un syndicalisme de classe.

Quand à la syndicalisation des ingénieurs avec les ouvriers, ça ne me pose pas de problème particulier, à condition qu'on ne nie pas les contradictions, qu'on ne crée pas une égalité artificielle, et que ceux-ci se rangent réellement du côté du prolétariat et défendent ses intérêts.
Lili

15Sur une orientation de classe dans les syndicats Empty Sur les cadres et autres chefs... Sam 23 Mai - 10:06

Eugène

Eugène

J'ai un peu zappé le débat, je reprends le fil...

Concernant les ingénieurs, cadres et autres chefs, la position de classe est claire : ce sont celles et ceux qui mettent en oeuvre le capital dans le processus de production. En ce sens, objectivement, ils sont dans le camp de la bourgeoisie. Après, individuellement et subjectivement, ils sont ce qu'ils sont et font ce qu'ils veulent. Le problème, c'est qu'ils n'ont aucune marge de manoeuvre, car ils ont une fonction et une seule : faire tourner le processus de production capitaliste, et donc appliquer les décisions de la bourgeoisie.

Moi, depuis que je bosse, j'ai toujours refusé d'être chef, avec la plaisanterie habituelle en atelier, le seul bon chef est un chef mort (oui, c'est un peu trash, mais bon...). Car le chef n'a aucune marge de manœuvre. C'est lui qui fait la discipline, qui répartit les augmentations, qui choisit les licenciés lors d'une restructuration etc... Quels que soient ses états d'âme... (et j'en ai vu qui étaient mal ! - mais j'ai aussi vu des chefs du personnel qui étaient mal, et on s'en fout, ils ont accepté la place !)

Dans la CGT, je combats depuis toujours la formule "de l'OS à l'ingénieur", car les ingénieurs, cadres et autres chefs ne font pas partie du prolétariat. Ce sont des salariés certes, mais petit-bourgeois, séparés du prolétariat par la division manuel/intellectuel dans le processus de production. Ils sont dans le camp de la bourgeoisie. Voilà pour le cas général.

Pour les cas particuliers, individuels... Il y a une paire d'année, on avait défini une règle pour savoir si un chef d'équipe pouvait se syndiquer dans un atelier : on demandait l'avis (droit de veto) des ouvriers de l'atelier considéré, des gens qui étaient donc sous ses ordres. C'était la manière de marquer le rôle dirigeant de la classe ouvrière, concrètement.
Alors, on peut me dire que dans le bâtiment c'est pas tout à fait pareil... Mais la relation entre chef de travaux et sans-papier me semble quelque peu inégalitaire...
Et moi, personnellement, concrètement, en situation, je combattrai et je demanderai des garanties. Et je sais de quoi je parle quand je vois la prise de pouvoir des ICTAM dans la CGT, en laissant les ouvriers de côté...

C'est d'ailleurs une des bases matérielles objectives qui explique la CFDTisation de la Conf', le passage du syndicalisme bureaucratique de l'aristocratie et de la bureaucratie ouvrière des années 60 au syndicalisme moderne et rassemblé de Le Duigou, Thibault et consorts !
Donc, je suis tout à fait en désaccord avec la conception du syndicalisme proposé par Arthur, et en tous les cas, je considère qu'il ne s'agit pas de syndicalisme de classe...

16Sur une orientation de classe dans les syndicats Empty Sur la question de l''avant-garde Sam 23 Mai - 10:18

Eugène

Eugène

Là, je trouve le débat un peu métaphysique... Je ne comprends pas bien. Je suis dans les masses, dans mon atelier, mon entreprise. Donc la question ne se pose pas. Sauf bien sûr si on est dans une situation où ce n'est pas le cas (travailleurs isolés...)
Après, si j'ai bien compris, on est d'accord sur la question de l'inégalité. Tout le monde n'est pas à égalité. Bon.
PJ49 dit qu'il est d'accord, et que le plus important c'est la question du "devenir", c'est à dire comment se transforme cette inégalité.
Tout à fait d'accord. Cela suppose d'abord de reconnaître la situation de fait pour savoir la combattre. Moi, je suis un militant d'avant-garde (comme des tas d'autres, j'ai pas les chevilles qui enflent !), je l'assume et cela m'aide bien par rapport à mes camarades. Et ensuite, cela suppose au militant de savoir où il va, dans quel sens il dirige (j'insiste - dirige) le mouvement, à la fois dans la lutte des classes, et dans la réduction des inégalités (formation, débat politique etc.). Donc comment il dirige le mouvement et ses leaders les plus avancés pour en faire des vrais dirigeants politiques de masse, communistes.

Car le mouvement seul n'est pas spontanément révolutionnaire et c'est peut-être ce qui nous sépare. D'où pour le militant la nécessité de la clarté, de la modestie et de la prudence, de la lutte contre son propre rôle de dirigeant dans la lutte des classes, toutes qualités qui ne peuvent se développer que de manière collective. Car bien sûr, personne ne croit au génie individuel pur, au héros militant des temps modernes, à l'homme de marbre communiste... L'histoire a déjà tranché !
Après surgit la question du "parti de type nouveau", de la nature de l'avant-garde politique, mais j'ai un peu sourit à lire : ce n'est pas moi qui ait abordé la question...

Lili



Tout à fait d'accord avec toi Eugène, moi aussi dans la CGT je combats la formule de « l'OS à l'ingénieur » et ça a donné lieu à quelques débats sympathiques!

Lorsque PJ49 dit qu'il connait « des chercheurs au CNRS qui sont beaucoup plus prolétaires que des ouvriers de chez Renault tout simplement parce qu'ils sont avant tout des précaires », je ne suis pas d'accord. Ce n'est pas le type de contrat de travail ou le fait d'être précaire qui fait d'un travailleur un prolétaire, mais sa place dans le système de production, et en cela je rejoins complètement l'analyse d'Eugène.
Après, on peut être un bourgeois, ou un petit bourgeois, et choisir de défendre les intérêts des prolos, lutter pour une autre société communiste qui effectivement « n'est pas seulement un devenir pour le prolétariat mais pour toute l'humanité ». Comme on peut être ouvrier et défendre des intérêts contradictoires....
Il n'y a rien de moral derrière les notions de classes sociales, il y a juste une réalité objective et subjective.
Pour moi c'est quand même différent d'être complètement aliéné par un taff répétitif ou à la chaîne, et faire de la recherche, même si on galère et qu'on est mal payé. Intellectuellement, moralement, socialement, économiquement, c'est différent....

Moi aussi je connais des intellos qui m'ont largement autant apporté que des prolos, et je ne vois pas en quoi cela est contradictoire avec une analyse de classe, je n'ai jamais dis ou cru qu'il fallait construire une orga 100% ouvrière (sinon, on est plus que mal barré). Mais à vouloir mettre tout le monde dans le même panier, on ne fait que reproduire les inégalités. Il n'y a qu'à voir comment ça se passe au NPA.....ou à la CGT!
A plus tard, Lili

Nico



Mon opinion sur que Eugène dit "sur les cadres et autres chefs"...

Pour moi, font parti de la classe proletaire tout ceux qui doivent vendre leur force de travail ( son etre physique et psychique, sa connaissance theorique et sa connaissance technique) pour avoir les moyens pour acheter tout qui est necessaire objective pour vivre et qui lui semble d’etre nessesaire et utile pour vivre convenablement.
Donc aussi les ingenieurs, cadres et chefs en tant que leurs salaires forme le plus important revenue et que leurs salaires n'est pas tout a fait lié avec le mesure qu’ ils organisent l'exploitiation des travailleurs. Par example quand leur revenue est quasi totale formé avec de primes (et forme donc un partie du survalue -oubien par example, quand le revenue est exlclusivement forméé de dividendes des actions) qu’ils gagnent sur l’organisation de l’exploitation. Dans ce cas ils font parties du classe capitaliste parceque leur revenues viennent de leurs (peut-etre relativement petites) possessions d' une partie des moyens de production.
Il forme le partie arrieré de la classe ouvriére avec leur conscience de classe “déformé”: il font partie de la classe ouvriére mais ont souvent un consience de classe bourgeoise.
Le probléme est que des gens commeça peuvent, par la manque de ideologie ou manque de connaissance politique chez une grande partie des travailleurs qui est influencée par la ideologie bourgeoise (dans le média, dans l’enseigement, dans les formations de toutes sorte) ou par manque de démocratie dans les organisation syndicales, venir dans les niveaux superieures des organisation syndicales.

Donc il faut augmenté la conscience de classe chez la majorité des travailleurs pour qu’il “reconaissent” les éléments d’avant gardes de leur classe et chassent les éléments reformistes endehors les directions syndicales et pour qu' ils mettent “leur” délégués comme dirigeants révolutionaires dans la direction des organisations syndicales.
Puis on a une dynamique dialectique: être un partie de la masse de la classe ouvrière, utiliser ses connaissances pour augmenter la conscience de classe des ces collegues, apprendre de ces collegues ce qu’ils ont déja comme connaissance avancée (par example par des experience de lutte de classe déja vécu) et, ou bien de devenir lui même un élément d’avant garde reconnue par ses co-travailleurs, ou bien détecter les élément vraiment d’avant garde qui sont déja reconnue comme tel par les travailleurs qui lui entournent.
Le travail individuel des gens commeça vient sur un niveau qualitatif plus haut quand ils s’organisent dans une organisation qui rassemblent les éléments les plus d’avant garde.

Mais “organiser une parti d’avant garde” ce n’est pas un but sur lui même. C’est lié avec le but d’organiser les ouvriers dans une organisation de masse et de lutte qui par experience et par discussion fait développer chez la majoritè de cette organisation les points de vues révolutionaires pour prendre en charge la transformation de tout la societé (donc que la marjorité vienntent sur les point de vues qui existent avant quasi-seulement chez les éléments d’ avant garde)

Le problème que pj49 et Lili ont avec “les militants de l’extrème gauche” est peut-être lié avec un certain dogmatisme chez ces "militants de l'extrême gauche" de: “AVANT TOUT construire une parti d’avant garde”.

Donc moi je suis partisan de: prémierement faire une analyse “qu’est ce que c' est la société capitaliste ACTUEL” qu’on veut briser.
Puis de: quelle est la société qu’on veut contruire (donc qu’est que c’ est vraiment la communisme comme négation du capitalisme et de laquelle le “socialisme” est seulement la nom de sa première stade).
Et puis “que faire?”: qu’est-ce que c’est la stratégie pour y ariver (la programme concret et fondamentale) et comment s’organiser? (organisation de masse des prolétaires ET organisation d’avant garde du prolétariat)

Eugène

Eugène

Alors là, toute ma vie d'ouvrier prouve le contraire.
Je n'ai pas dit qu'ils faisaient partie de la classe capitaliste. J'ai dit qu'ils faisaient partie de la petite-bourgeoisie et faisaient le sale boulot du capitalisme.
Mais alors dire que ce sont des prolétaires lol!

Moi, les chefs, cadres et autres larbins, je les ai vus dans les grèves, c'est sûr. Et en face.

Nico



Ce que j’essais de faire est de definir d’ une manièr principielle une analyse de classe.
Naturellement il existe le conscience de classe “déformé” (je ne sai pas comme Pollitzer le defini mais tu peut le trouver dans son livre – c’était un français n’est-ce pas, dans le resistance communiste dans le deuxieme guerre mondiale?).

Beaucoups des travailleurs allemandes jeunes étaient membre du NSDAP ou étaient dans le SA.
Il y a sans doute des travailleurs qui sont membres de, ou votent sur le Front Nationale, ou sont racistes. Alors on dit qu’ils ont une conscience de classe “déformé”, donc il suis une ligne (bourgeoise) qui n’a pas des interets pour le classe ouvrière mais donc pour le classe ou ils n’appartiennent pas. Ils suivent une ligne politique ou une ideologie qui est en fait CONTRE les interets de leur propre classe. Alors leur POSITION de classe qu’ils choisissent c’est celui de la bourgeoisie.

Pour moi les petits bourgeois ce n’est pas une classe strictement. Ils sont entre la classe ouvrière et la classe bourgeoise. Par exemple des indèpendants qui ont une petite commerce. Quand il gagne dans la competition, il peuvent embaucher des travailleurs et devenir des petits capitaliste, et donc des bourgeois.
Les professions indépendants sont de petits bourgeois. Les docteurs par example qui ont leur propre practique.
Quand le commerce de l’ indépendant va faillite, et il doit chercher du travail pour vivre, il fait partie de la classe ouvrière.

Mais il est aussi possible que des membres de la classe bourgeoise, choisissent de quiter leur classe et de se mettre sur la position de la classe ouvriére: Friedrich Engels en Karl Marx etaitent membres de la classe bourgeoise…..mais ils partent leur classe pour se mettre sur une POSITION de classe prolétaire. Et alors la classe bourgeoise les voyaient comme des opposants de leur classe.

Naturellement d’ une manière subjective, quand on sent le travaille de collabo qu’ une chef (salarièe) fait, ou aussi quand une bande de (travailleurs) fascistes vient de casser la grève, la haine qu’on a contre la bourgeoisie se dirige directement contre eux….
On n’est pas directement confronté avec les monopolie-capitalistes, seulement avec leur bande de repression (police) ou bien avec leur laquais (les chefs) ou avec des petits bourgeois qui travaillent pur eux, hissiers, juges, advocats, certains journalistes etc ….

Voila, ça c’est mon opinion (mais ou peut discuter la dessus), et je suis aussi ouvrier de profession qui sent chaque journée les intriges des chefs et des cadres….

dédé



peut-être aussi que tu n'as jamais été confronté aux petits chefs pendant une grève, où que tu travailles dans la fonction publique, car c'est vrai que là c'est pas vraiment la même chose, les rapports avec l'encadrement ne sont pas nécessairement les mêmes du fait d'une progression de carrière par concours, avec des salaires qui évoluent à l'ancienneté...

Nico



C'est peut-être ma faute que j'ai orienté la discussion sur une sujet secondaire: "font les chefs partie de la classe ouvrière oui ou non".
Donc pour ça, Dédé, je ne vais pas directement reagir sur ton message.
Sur le point "que faire" et la role de organiser la masse des travailleurs et la role de 'avant-garde' j'avait déja posté quelques choses. Mais ces messages étaient un peut "perdu" par la discussion entre Lilli, Eugene et pj49 qui ce déroulait le même moment.
Donc des que je sent q'on repond ou réagit plus ou moins sur mes points de vue je vais reprendre la discussion.
Mais en tout cas, je trouve ces discussion trés importants

Xuan



Je me joins à ce débat un peu tard, permettez-moi de partager certaines de vos idées en apportant mon expérience perso.
Entièrement d’accord avec le post 32 d’Eugène.
Ce sont les syndiqués actifs qui font l’orientation de la section syndicale et la question de la place et du rôle de l’encadrement est directement liée à l’orientation du syndicat.

Le rôle d’encadrement c’est la frontière et les patrons eux ne s’y trompent pas (et pour cause, c'est qui paient et fixent leurs tâches).
A cause de sa situation dans le processus de production, et avec les meilleures intentions du monde, le manager devient un ennemi dans les situations de conflit.
Le chef a pour rôle d’extraire le profit dès que l’ouvrier a mis le pied dans l’usine et d’éviter les « temps morts ».
Donc il doit surveiller les retardataires et les tire-au-flanc, ceux qui prolongent la pause cigarette, moucharder celui qui ne porte pas son casque ou ses bouchons anti-bruit, l’équipier qui s’est assoupi à 1h du matin ou à 11h, etc.
Dans les conflits, il a pour tâche de décourager les moins déterminés.
Lors des plans sociaux c’est lui qui est chargé de dresser la liste des condamnés et de faire avaler la pilule (après quoi le RH le convoque à son tour, mais c’est une autre histoire…).
Dans la guerre de classe le chef est le fantassin du patron.
Bien sûr chacun d’eux le vit avec sa personnalité.
Il y a celui qui se tord la cheville en sautant le portillon de derrière pour éviter de passer devant le piquet de grève, celui qui serre la main des grévistes et qui les traite de poivrots ensuite devant les non grévistes, celui qui baisse la tête, etc.
Mais leurs fonctions sont les mêmes.

C’est donc une démarcation essentielle, et généralement les chefs ne se syndiquent pas, sauf à la CGC (j'en ai vu à la CGT dans le bâtiment mais ça n'arrangeait pas la sauce).
Le mieux qu’on puisse en obtenir c’est les neutraliser : qu'ils rasent les murs et se fassent oublier.
Mais en aucun cas leur point de vue ne doit primer dans la section syndicale.


Le révisionnisme moderne a introduit l’idée que la propriété des moyens de production suffisait à définir les classes et que la classe ouvrière allait « du manœuvre à l’ingénieur ».
On pourrait même ajouter préfets, généraux ou ministres tant qu’ils ne sont pas actionnaires !
En réalité n’importe quel blaireau en sait plus long que tous les théoriciens et sociologues patentés parce que ce sont les rapports de production qui définissent la place de chacun dans la société.
L’usine concentre les rapports de production de la société parce que c’est là qu’est produite la plus value et les ouvriers sont aux premières loges pour en juger.

La question des intérêts à défendre est essentielle dans un syndicat.
Or qui dit intérêts à défendre dit intérêts de qui ? Un syndicat sur des positions de classe défend les intérêts matériels des ouvriers les plus exploités.
En défendant les intérêts des plus exploités, il défend les intérêts bien compris de l’ensemble des salariés.
Tous les salariés sont susceptibles d’être syndiqués, mais ce qui importe c’est de savoir qui a la parole dans la section syndicale, qui la dirige et qui sont les élus.

Il importe que les ouvriers les moins qualifiés aient une place prépondérante dans le syndicat.
Bien souvent nos camarades immigrés se trouvent ainsi au bas de l’échelle.
Ils ont les plus mauvaises conditions de travail, les plus bas salaires et leur conscience de classe est aiguisée. Leurs réflexions ont l’air un peu trash mais c’est eux qui voient juste.
Ils en ont tellement bavé qu’ils ne se font pas d’illusions. Dès qu’un nouveau venu met le pied dans l’usine, ils le « sentent ». Sans avoir lu son pedigree, ils savent que le nouveau « responsable à la communication » est un tueur.

Les techniciens ne sont pas des ennemis de la classe ouvrière, avec les employés ce sont les plus proches d’elle.
Mais dans l’action ce ne sont pas les premiers à agir ni à prendre des initiatives.
Ils ont tendance à privilégier l’outil de travail au détriment des ouvriers, ils adhèrent plus facilement à « l’esprit de l’entreprise» et ont tendance au compromis.
Aujourd’hui, on englobe dans les techniciens ou « catégories intermédiaires » la maintenance, les techniciens produit et les conducteurs de process, qu’on peut comparer à l’OHQ des années 60.
Ces derniers produisent la plus value comme les ouvriers sur machine, mais ils constituent l’aristocratie de la classe ouvrière.
Les autres catégories de techniciens ne produisent pas de plus value, mais ils sont exploités comme les employés.
Compte tenu de la paupérisation voire de la prolétarisation des « catégories intermédiaires », des ingénieurs se rapprochent des techniciens et de la classe ouvrière, s’ils n’ont pas un rôle d’encadrement.

Mais si ces « catégories intermédiaires » définissent les orientations, rédigent les tracts et prennent les décisions, à terme le syndicat versera dans la collaboration de classe.
C’est un vieux débat sur les augmentations uniformes ou au pourcentage, la défense de l’entreprise ou la défense des emplois, le refus des licenciements ou les « propositions alternatives », etc.

En résumé, pour un syndicalisme de classe, il faut commencer par mettre aux commandes les prolos les plus exploités, ceux qui font les 5x8, ceux qui transpirent, et les moins qualifiés.







Pour info, il y a eu de longs débats sur les classes sociales dans le « forum marxiste-léniniste ».
Le sujet « la classe ouvrière et ses alliés » a été particulièrement animé et controversé, et touche de près à ce sujet :

http://humaniterouge.alloforum.com/analyse-classe-societe-francaise-t807-1.htmlhttp://humaniterouge.alloforum.com/proletariat-t1882-1.htmlhttp://humaniterouge.alloforum.com/classe-ouvriere-allies-t680-1.html

azulejo



Bonjour, je pensais trouver des posts récents et des camarades pour dialoguer mais tout est vieux. Dommage personne n'à envie de parler apparemment ?. No Salut. azulejo.
Notre site Web : http://npatroyesaube.canalblog.com/

Joe Hill

Joe Hill

Bonjour, je pensais trouver des posts récents et des camarades pour dialoguer mais tout est vieux. Dommage personne n'à envie de parler apparemment ?. No Salut. azulejo.

Ben si il y a des camarades bien vivants! Lances un sujet, ça ravivra peut être ce forum qui je te l'accorde est un peu moribond ces derniers temps...

Contenu sponsorisé



Revenir en haut  Message [Page 1 sur 2]

Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum